A Propos

« Pause » est une série photographique qui s’articule autour d’une réflexion sur l’individu dans l’espace urbain, et plus particulièrement sur la perception de l’environnement selon son identité.
D’une part, la perception de l’espace n’est pas la réalité géographique, tangible, mais elle est nécessaire à son appréhension : c’est un acte cognitif, permettant d’accéder à la connaissance et à la compréhension du monde.
D’autre part, la perception s’appuie sur ce qui nous paraît réel, notre extérieur, notre environnement, pour en forger une interprétation et en concevoir une image perçue.
Enfin, la perception de l’espace est un processus qui conduit progressivement à passer d’une réalité objective à une perception diverse et subjective, selon le vécu et l’identité de chacun.

J’ai choisi des lieux chargés d’histoires quotidiennes aux univers particulièrement connotés pour lier l’espace réel et ses significations symboliques.
J’ai travaillé sur l’émotion que véhicule un décor naturel selon des facteurs culturels qui rendent l’interprétation singulière.

Je me suis concentré sur l’atmosphère, révélée par la lumière, pour inciter la perception fondée par nos jugements esthétiques, notre faculté de remémoration, de reconnaissance, et notre propre vécu.

La présence humaine amplifie les murmures des espaces urbains et nous plonge dans une réflexion sur la raison de son passage, précisément ici.
La mise en scène de personnages tisse un lien entre la réalité et la perception.
C’est cet imaginaire que je suscite pour transformer le réel en une interprétation subjective que chaque individu va percevoir selon son identité.

D’un point de vue esthétique, j’ai voulu donner le sentiment que l’on s’arrêtait sur un photogramme d’une bobine de film 35 pour en deviner l’histoire en une image.
Le choix colorimétrique contribue à modifier la perception de l’endroit. J’ai opté pour une verticalité appuyée afin que la silhouette souligne l’immensité urbaine.

Le fait d’exposer toute la surface du film au-delà des perforations, donne l’illusion que les personnages peuvent sortir du cadre, créant ainsi un mouvement proche du cinéma. L’image n’est plus figée, mais traversée par le sujet. Elle invite le spectateur à entrer dans l’intimité de mon travail et de mes recherches artisanales.

Le rétro-éclairage de ces photographies permet de maitriser l’éclairage de façon très précise et ponctuelle. Chaque caisson lumineux est alors conçu et éclairé selon le tirage, ce qui rend chaque œuvre unique.
Ce procédé accroît la profondeur de l’image et renforce la capacité de s’approprier l’espace représenté.